Erhimor
ERHIMOR a été créée avec l’intention clairement affichée de développer sur des bases nouvelles les travaux qui intéressent l’histoire de l’agriculture et l’histoire du monde rural et de renouveler les recherches engagées depuis de nombreuses années sur l’histoire de la famille. Il s’agit de considérer ces questions comme des clés d’interprétation des sociétés contemporaines et de promouvoir une large ouverture internationale.
Les rapports de la campagne à la ville et aux marchés, l’évolution des droits de propriété et leur incidence sociale, économique, environnementale, les processus de croissance et les transformations liées aux spécialisations ou aux mécanismes d’intensification, la construction des liens sociaux et la mesure des inégalités sociales, les politiques d’encouragement à l’agriculture impulsées par les Etats constituent le premier axe de recherches d’ERHIMOR. Les mécanismes de la reproduction sociale étudiés sous l’angle de la transmission, des rapports à la terre, des cycles de vie et des phénomènes migratoires représentent le second.
ERHIMOR est issue de la fusion de deux groupes du CRH, dont les orientations scientifiques étaient dirigées vers une histoire des campagnes : le GRHEC (Groupe de Recherches pour l’Histoire des Campagnes) et le Groupe Histoire Familiale et Sociale de la Transmission, coordonnés respectivement par Gérard Béaur (CNRS & EHESS) et Joseph Goy (EHESS).
ERHIMOR réunit autour de Gérard Béaur et de Joseph Goy, Fabrice Boudjaaba, Alain Chatriot, Antoinette Fauve-Chamoux, Laurent Herment, Pablo Luna, Béatrice Marin, Mathieu Marraud et Arlette Schweitz, un groupe de chercheurs, enseignants-chercheurs et doctorants dont les travaux tournent autour de l’histoire du monde rural et de l’histoire de la famille.
ERHIMOR privilégie la longue durée et s’affranchit des barrières chronologiques en balayant un intervalle de temps multi-séculaire, du Moyen Âge à nos jours. Elle déborde les barrières disciplinaires, empruntant, adoptant ou critiquant les concepts, les méthodes et les positions des autres sciences sociales, même si elle reste fondamentalement ancrée dans l’analyse des processus historiques. Elle ignore les barrières géographiques, puisqu’elle déploie ses investigations dans un espace large qui englobe en priorité l’Europe mais aussi les autres continents, en accordant une place décisive au comparatisme réfléchi.
Le travail d’ERHIMOR est depuis longtemps lié aux activités du groupe international CORN (Comparative Rural Studies of the North-Sea Area) dirigé par Erik Thoen, auquel elle est formellement rattachée et participe aux opérations scientifiques conduites par le Centre de Recerca d’História Rural de l’Université de Girona dirigé par Rosa Congost. ERHIMOR a piloté les recherches du GDR 2912 du CNRS (SORE-HCE ou Sociétés Rurales Européennes-Histoire des Campagnes Européennes) de 2005 à 2012 et le programme européen COST A35 Progressore (Programme de Recherches et d’Etudes des Sociétés Rurales Europénnes 2005-2009). Enfin l’équipe a lancé un programme GDRI sous les auspices du CNRS intitulé CRICEC (Crises and Changes in the European Countryside) en collaboration étroite avec des équipes d’Albacete, Gerone, Leuven, Lisbonne, Lund, Münster, Padoue et Rennes2.
Deux séminaires bi-mensuels se tiennent à l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales, au 190 avenue de France, sous l’égide d’ERHIMOR, l’un consacré à l’Histoire Economique et Sociale des Campagnes (17e-20e siècles) organisé par Gérard Béaur, avec Alain Chatriot, Laurent Herment, Pablo Luna et avec la collaboration de Annie Antoine, Jean-Michel Chevet, Jean Duma et Nadine Vivier, le vendredi de 15 à 17 h, l’autre intitulé Familles : alliances, transmission, migrations, rapports à la terre et aux marchés (18e-20e siècles), organisé par Joseph Goy, Gérard Béaur, Fabrice Boudjaaba, Rolande Bonnain-Dulon et Jean-Paul Desaive. A travers cet enseignement, ERHIMOR propose un encadrement destiné aux étudiants de master ou de doctorat et représente un lieu de réflexion pour les chercheurs français et étrangers engagés sur ces problématiques.